Les solutions à considérer pour pallier une perte de revenu
porte-monnaie «On parle d'argent!»
Qu’on soit soudainement sans emploi ou que l’on ait seulement perdu un revenu d’appoint, on est plusieurs à devoir réviser notre budget depuis quelques semaines.
Si réévaluer notre rapport à l’argent est un exercice vital, ça peut malheureusement évoquer quelques remords du genre :
- «J’aurais dû utiliser mon bonus pour monter un fonds d’urgence au lieu de renouveler ma garde-robe de printemps au complet.»
- «Ouin, c’était pas l’idée du siècle de partir au Pérou sur la carte de crédit en janvier.»
«Quand on traverse une période de prospérité et que pratiquement tout le monde travaille, on peut avoir tendance à oublier les bases de la planification financière : suivre un budget, monter un fonds d’urgence et épargner pour plus tard», explique Jean-François Dufour, planificateur financier et président de Dufour Solutions Financières inc., partenaire de la Sun Life.
Peu importe les décisions qu’on regrette aujourd’hui, ce n’est pas le temps de s’autoflageller. Vaut mieux tirer quelques leçons de la situation et regarder en avant.
Mais que sont les options de derniers recours qui s’offrent à nous pour pallier une baisse importante de revenu?
Revenir à la base
La distinction entre ce qui est essentiel et ce qui ne l’est pas n’aura jamais autant fait parler. Parallèlement, on doit aussi faire cet exercice pour nos dépenses.
En plus de ne rien coûter, faire un budget demeure la méthode la plus efficace pour identifier les dépenses à réduire.
Quand les choses se replaceront, cette bonne habitude permettra de gérer nos finances de façon à être mieux équipé pour la prochaine fois et de prévoir un coussin de sécurité.
On a dressé une liste d’applications faciles d’utilisation que vous pouvez consulter ici.
Obtenir du financement
Comme l’expliquait la Banque du Canada lorsqu’elle a récemment diminué son taux directeur : «Les ajustements effectués [par la Banque] amortissent les effets des chocs en diminuant les coûts d’emprunt. Ses efforts pour maintenir le fonctionnement du système financier aident la population et les entreprises à continuer d’avoir accès au crédit.»
Or, si le financement est une solution moins coûteuse ces temps-ci, ça demeure une option à considérer avec énormément de précautions.
Évidemment, la carte de crédit est une source de financement à éviter à tout prix si on ne sais pas quand on sera en mesure de rembourser.
Avant de sortir le plastique, il peut être souhaitable de consulter son institution financière pour voir si des options comme une marge de crédit à taux d’intérêt inférieur sont à notre disposition.
Repousser les paiements
Chose qu’on n’aurait jamais cru lire dans un texte sur la gestion financière: si c’est nécessaire, il faut profiter des mesures à notre disposition pour repousser ou réduire certains paiements.
Par exemple, Hydro-Québec a annoncé une suspension des frais de retards et d'autres mesures de recouvrement. Les institutions financières ont quant à elle mis en place des mesures d’allégements financiers.
Pour s’en prévaloir, il est essentiel de communiquer avec les différentes organisations, afin de bien comprendre les conditions. On veut éviter d'accumuler les mauvaises notes au dossier de crédit, même si certaines institutions offrent de les suspendre sur certains produits.
Mais comme avec le financement, le report des paiements exige une dose supplémentaire de discipline budgétaire pour ne pas se retrouver encore plus mal pris devant une montagne de factures à rattraper dans quelques mois.
Prendre une pause d’épargne et d’investissement
On entend souvent qu’une baisse spectaculaire des marchés boursiers comme celle qu’on vit en ce moment est l’occasion idéale pour investir. Le coût d’achat est bas et historiquement, les marchés ont toujours atteint de nouveaux sommets dans les années suivant une chute drastique.
Or, comme M. Dufour l’explique : «Oui, il y a des opportunités pour les gens qui dégagent encore un surplus. Mais pour ceux qui ont un manque à gagner ou qui pourraient être sans emploi pour plusieurs mois, c’est peut-être préférable de prendre une pause d’investissement pour quelque temps.»
Par exemple, un jeune travailleur qui avait l’habitude de virer automatiquement 100$ par paye dans un REER pourrait réduire ce versement de moitié ou complètement si c’est ce qui lui permet de garder la tête hors de l’eau.
Se retirer des marchés
Si on a bien été conseillé, notre épargne devrait avoir été investie en prenant compte de nos objectifs, de nos horizons de placement et de notre tolérance au risque.
Quand on accepte de profiter des gros rendements dans une économie en croissance, on doit accepeter que c’est dans la nature des placements plus risqués de chuter quand ça va mal.
Retirer son argent des marchés boursiers en ce moment pourrait cristalliser la perte, c’est-à-dire qu’on perdra l’opportunité de profiter du regain éventuel.
C’est donc une option à éviter.
Au final, avec le temps supplémentaire à notre disposition, on a l’occasion de choisir judicieusement parmi toutes les options.
L’important est de s’informer pleinement, même si les temps d’attente peuvent être longs, et de dresser nos priorités.
C’est aussi une bonne occasion pour communiquer avec son conseiller afin d’évaluer si notre stratégie d'épargne est toujours optimale dans les circonstances.